Que seraient nos films de super-héros sans leurs antagonistes ? Il reflète généralement le caractère des super-héros, la personnalisation de leurs objectifs et, surtout, le moteur de toutes leurs intrigues. A l'heure où Warner a annoncé deux films centrés sur le personnage du Joker, et où les derniers Avengers ont laissé une large place à Thanos, on retrouve les plus grands antagonistes jamais sortis sur les écrans.
10# Le vautour (Spiderman Homecoming)
Sans doute l'une des plus belles réussites de ce plus que beau film. Le film commence également avec son licenciement indirectement causé par Tony Stark. Comme Kilmonger, il est le premier antagoniste du MCU à participer au débat social. Il incarne ici le prolétaire incapable de lutter contre les toutes-puissantes multinationales, discours qu'il prononce face à Peter Parker en finale. Une autre force de ce personnage est l'interprétation de Michael Keaton, très juste et nuancée, il suffit de penser à la complexité de son interprétation dans la scène la plus intense du film, une simple discussion entre trois personnages dans une voiture.
9# Kilmonger (Panthère noire)
Habituellement habitués aux méchants génériques et inoubliables, les derniers films Marvel nous ont offert un casting de méchants complexe et intéressant. Killmonger en fait partie, tout comme The Vulture. Le film commence avec ce personnage, un personnage qui apparaît comme un symptôme de la politique wakandaise. La performance de Killmonger a donc du sens et ses intentions et motivations sont plus que louables, ajoutant à l'ambiguïté du personnage et mettant en danger le héros non seulement en termes de force ou de force physique, mais aussi idéologiquement. Ajoutez à cela la performance époustouflante de Michael B. Jordan, l'amant du réalisateur Ryan Coogler, qui incarne parfaitement la rage refoulée du personnage.
8# Le Pingouin (Batman le défi)
Changement de style total, pas de véritables thèmes sociaux, mais une touche gothique et tragique. "Penguin" de Burton est un succès fulgurant pour plusieurs raisons. Tout d'abord, le portrait de Danny De Vito est tout simplement impeccable et très simple, il semble né pour jouer ce rôle. Une performance sublimée par un maquillage parfait. Le film s'ouvre également avec lui à travers une scène d'abandon déchirante qui renforce l'empathie du personnage dont la difformité est exploitée par le personnage de Max Schreck. Nous savons que Burton aime les monstres et cela se voit encore plus dans cette superbe deuxième tentative.
7#EGO (Les Gardiens de la Galaxie 2)
Véritable pièce maîtresse de cet émouvant Gardiens de la Galaxie 2, Ego se distingue du reste des méchants de l'univers Marvel par le lien fort qui le lie aux réalisations de Star Lord et de Kurt Russell, plein d'espièglerie et de sagesse tout aussi réconfortantes. et inquiétant (une pratique qu'il maîtrisait déjà parfaitement boulevard de la mort). De plus, les traits de caractère d'Ego, créature aux multiples pouvoirs, font de ce méchant un personnage original qui n'est pas votre méchant moyen ayant récupéré un objet de pouvoir. Même si l'identité du père de Star Lord ne correspond pas à celle des comics, cette adaptation du personnage d'Ego reste intelligente et pertinente.
6# El Pivot Central (Daredevil/Netflix)
Le personnage de Kingpin, véritable révélation de la série Daredevil, a parfaitement donné vie à l'univers Marvel sur Netflix, montrant dès le début que les méchants de cet univers sont complexes, tourmentés et violents. Une violence d'abord cachée et ensevelie sous la performance (initialement) feutrée de Vincent d'Onofrio. Une violence qui explose dans une scène que ni Scorsese ni Tarantino n'auraient démentie. The Kingpin apporte une profondeur inattendue à chaque scène et vole presque la vedette à Daredevil. L'empathie que nous ressentons pour le personnage s'explique par son passé déchirant et violent, que la série raconte dans un flashback. J'ai hâte de voir la saison 3 de Daredevil !
5# Dr Pulpo (Spiderman 2)
Si Spider-Man est l'un des super-héros les plus populaires, c'est aussi grâce à ses nombreux adversaires. Dans ce deuxième film de la saga, réalisé par Sam Raimi, ce dernier choisit d'incarner Peter Parker Dr. pour s'opposer aux poulpes. Si ce dernier est le méchant le plus réussi de la saga, c'est en grande partie grâce à l'écriture du personnage, puisque Raimi, avec le soutien énergique d'Alfred Molina, prend Dr. Poulpe en quelques lignes transformé en un personnage instantanément chaleureux et humain. Ce qui rendra son sort encore plus tragique. L'autre réussite est technique : les différents tentacules sont animés d'une incroyable fluidité, ils sont déstabilisants, et la mise en scène de Raimi les met en valeur avec brio. Un championnat qui culmine dans la scène du métro et qui reste encore aujourd’hui emblématique.
4#Killgrave (Jessica Jones)
Si la série Jessica Jones regorge de qualités (le portrait de Krysten Ritter, l'hommage noir, le thème), elle se démarque du reste de la série Netflix grâce à son antagoniste, Killgrave. La série présente habilement son antagoniste et le dévoile petit à petit, d'abord les voix dans la tête de Jessica, puis sa voix à la radio, la mise en scène est parfaite jusqu'à ce qu'on découvre un personnage intrigant et à la hauteur du battage médiatique. Tout d'abord, David Tennant montre une fois de plus qu'il est un acteur capable de tout interpréter (il suffit de regarder le monde qui existe entre ce personnage et celui qu'il incarne dans la série Broadchurch). Les capacités du personnage sont également intrigantes et originales, mais plus important encore, la série a l'intelligence nécessaire pour transformer ces capacités en une métaphore de la domination masculine, et la série l'utilise pour explorer la notion de consentement. Un personnage marquant qui va beaucoup nous manquer dans la deuxième saison des aventures de Jessica Jones.
3# Elijah Price (à collectionner)
Difficile de ne pas évoquer le film de M. Night Shyamalan, qui incarne intelligemment le personnage de super-héros. Voilà la construction de l'antagoniste (qui a finalement été annoncée au début du film), construite en contraste avec le héros (Bruce Willis est incassable, Samuel Jackson a une maladie des os), ingénieuse et complexe car Elijah Price le doit au le personnage Samuel Dunn trouvera sa voie et deviendra un héros. Incassable (et sa tournure finale) est plus qu'un film sur l'imagination de héros. Il montre que sans héros, il ne peut y avoir de méchants. Un sujet qui concerne également notre prochain antagoniste.
2# Joker (le chevalier noir)
Eh bien, cela aurait pu être le premier sans aucun souci, considéré comme l'un des plus grands méchants de l'histoire du cinéma aux côtés de Dark Vador et Hannibal Lecter, le Joker, interprété par Heath Ledger, a façonné toute une génération de cinéphiles. L'incroyable performance du regretté Heath Ledger obtiendra même un Oscar (malheureusement à titre posthume) et surpassera même la performance de Jack Nicholson. L'interprétation mise à part, le style d'écriture de Nolan est également parfait, que ce soit pour son intrigue machiavélique ou pour sa décision de ne pas lui donner son origine ou son nom. Le Joker apparaît alors comme l’antithèse parfaite de Batman, du chaos et de l’anarchie contre l’ordre et la justice. Le Joker de Nolan continue de fasciner et nous souhaitons bonne chance à Joaquin Phoenix dans sa reprise car Jared Leto a déjà trouvé ce personnage difficile à déchiffrer. Témoignant de la fascination que ce personnage exerce toujours, le comédien Patton Oswalt a récemment émis une théorie sur le passé du Joker, expliquant qu'il faisait partie de l'armée et plus précisément qu'il était responsable des interrogatoires et de la torture. Une théorie liée au thème du film, qui dépeint une Amérique post-11 septembre.
1#Thanos
Thanos n'est pas seulement un grand méchant, il est juste l'incarnation d'une décennie de films, de problèmes, d'intrigues et de menaces. Évidemment, la performance de Josh Brolin est parfaite, puissante mais aussi nuancée ; Sans aucun doute, ILM a fait le travail. Un exploit d’autant plus réussi que Thanos devait tenir ses promesses sous peine d’assister à l’effondrement du MCU faute de paris. Il porte ainsi sur ses épaules tout le fardeau d’un univers, ce qui ne l’empêchera pas d’en anéantir la moitié. Car Thanos brille par des paris et des conséquences à la hauteur de sa volonté. Une volonté digne d'un dieu et le choix tragique auquel est confronté le personnage renforcent l'aspect divin du personnage. Puisque Thanos est tout : puissant, fascinant et humain, le dernier plan d'Infinity War montrant un méchant pacifique pourrait être le premier de l'histoire du film de science-fiction. Avengers 4 approfondira encore davantage le personnage.